L’Aïkido nous amène à avoir un rapport différent au combat, qui est plus de l’ordre de la lucidité sur la situation que de la réponse violente et immédiate par action réflexe à une agression. C’est cette attitude que l’on peut qualifier de sagesse, acquise par les années de travail sur le corps, qui en est le résultat.
Celui qui agresse est en quelque sorte considéré comme un individu qui a perdu le contrôle de lui-même, souvent simplement pour des raisons sociales ou éducatives. Un déclassé, un désaxé, un malade au sens psychique du terme en quelque sorte, qui malheureusement peut s’avérer préjudiciable pour la société, pour son entourage, qui au mieux, ne fait que troubler l’harmonie relationnelle entre les personnes, et au pire, provoque des dégâts incommensurables sur autrui. Il ne s’agit pas de punir le « malade », ni d’excuser la maladie que l’on justifierait au nom du principe de la contamination sociétale, mais de trouver le moyen de sortir de la situation sans être contaminé soi-même. L’Aïkido est une formation pour tous, et son rôle est plus vaste que ne le pensent en général beaucoup de personnes. Souvent il apporte un soulagement, un apaisement même, à nos propres difficultés ou habitudes d’ordre psychologique, il permet, par le moyen d’un apprentissage à la fois rigoureux et plaisant, de retrouver la force intérieure et la voie juste, de manière à faire face à ce genre de problème.
« Harmonie ou Coercition et Échappatoire » un article de Régis Soavi publié dans Self et Dragon Spécial n°6 en juillet 2021.